Comme indiqué dans la page précédente, nous avons serré notre texte en faisant de sorte que nous ne soyons pas en " double épaisseur " avec les réflexions, les recherches, les déductions de Walter Grosse.
Ce génial chercheur portugais, qui est aussi un chercheur en alchimie pratique, a donné dans sa nouvelle édition : " LE PUZZLE FULCANELLI" nombre de précisions qui ne doivent pas être recherchées chez nous.
D'autre part, nous avons laissé au lecteur sa liberté entre les propos tenus dans notre livre. Nous savons que le temps est nécessaire pour admettre les conditions étranges dans lesquelles s'est forgée la personnalité du vrai Fulcanelli.
Et ce sont précisément ces conditions qui ont valu à Eugène Canseliet, fidèle disciple, de s'exprimer ainsi sur l'identité de Fulcanelli : " Que diront les futures générations à propos de l'identité du Maître ? " Et aussi : " Aucune identité patronymique, fut-elle la mieux choisie, ne proposera une solution satisfaisante à l'énigme de l'identité du Maître".
Derrière ces deux affirmations ou interrogations filtre une inquiétude à double sens. D'une part, l'ingénieur Paul Decoeur peut-il convaincre le lecteur d'aujourd'hui qu'il soit ce fameux alchimiste, devenu aujourd'hui un mythe moderne ?
D'autre part, comment éviter de voir encore revenir l'identification la plus ancienne : Fulcanelli = Champagne Jean Julien qui remonte à l'époque de la sortie des livres de l'alchimiste soit 1926-1930 ?
Eugène Canseliet a donné suffisamment de pistes solides à Walter Grosse pour démarrer son investigation systématique et donner lieu aux conclusions qui s'imposent d'elles-mêmes. Mais il s'est tu, restant fidèle jusqu'au bout, cachant parfois des pans importants du mystère, telle que l'implication de Jean Julien Champagne dans la recherche alchimique proprement dite et sa fascination pour l'art gothique et tout ce qui est médiéval.
Ces dernières données, révélées par Madame Geneviève Dubois dans le Fulcanelli dévoilé (que nous demandons de considérer avec beaucoup de bienveillance même si nous ne pouvons souscrire à son analyse d'Eugène Canseliet), nous permettent d'une part, de comprendre mieux Jean Julien Champagne (et Jean Artero dans son blog ARCHER référencé ici même a travaillé à compléter au mieux cette connaissance) et d'autre part comprendre aussi qu'Eugène Canseliet a masqué ce Champagne alchimiste pour mieux différencier l'artiste talentueux du vieux savant, Adepte, chercheur émérite, beaucoup plus âgé, qui fut à la base des deux livres tant admirés.
Suivons donc FULGROSSE dans sa révélation des contours assez précis du vrai Fulcanelli et suivons aussi Jean ARTERO, Mme DUBOIS, lorsqu'ils peuvent nous faire connaître mieux cet autre alchimiste que fut Jean Julien Champagne.
Non Eugène Canseliet n'a pas menti, ni même déformé la réalité.
Oui, le philosophe de Savignies a dissimulé certaines données, importantes, mais affirmé avec force tant d'autres, que nous pouvons comprendre ses choix. Il a évité de trop révéler Champagne afin que l'amalgame ne soit pas irréversiblement installé, comme l'avait voulu en son temps Robert Ambelain.
Y a t'il eu un autre secret, autre que la naissance de Fulcanelli, son état-civil, son pédigrée scientifique, sa vie assez discrète malgré tout ?
Nous devons bien sûr répondre que oui.
Le second secret consiste en ceci : que fit-il une fois en route sur le chemin des applications de la Médecine Universelle, Pierre Philosophale adaptée au règne humain ?
Le secret est au-delà de la confidence publique. Secret d'Etat en quelque sorte, pour faire une paraphrase ! De quel état parlons-nous ?
L'état d'Adepte est pour beaucoup une pure fable... Rien de bien grave à posséder un secret de fabrication d'une pierre transmutatoire. Celle-ci est aussi pour tant de nos contemporains une pure fiction.....
Il n'y a pas d'Adepte, ni de transmutation : voilà pour rester politiquement correct.
Oui, nous penserions probablement comme celà, si ..... si nous n'avions pas été en contact avec nos prédécesseurs.