Aux amis de l'Alchimie,
quelques mots sur notre Maître et la présence de ce blog.
Filostène est le nom d'alchimiste d'un ingénieur des mines né à Sedan en 1923, qui travailla une grande partie de sa vie dans le bassin lorrain et au Grand-Duché de Luxembourg.
Sa vie familiale se déroule toutefois en Belgique, dans la commune actuelle de Gedinne (Province de Namur) où il s'installa aux lendemains de la Seconde Guerre Mondiale.
Il fut par sa carrière sensibilisé à l'approche sociale du travail dans les mines, et développa rapidement une collection de minéraux devenue indépassable ! Par des amitiés et des contacts, il se tourne vers l'ésotérisme et plus particulièrement sa branche minérale, l'alchimie.
Il acquiert ses premiers ouvrages et croise alors vers 1948, Louis CATTIAUX.
Rencontre marquante, mais le Maître disparaît rapidement.
Il croise alors aussi un autre chercheur en Alchimie, qui est resté inconnu du grand public, se souciant peu de publier...
Par ce nouveau Maître, Filostène comprend que la nature végétale et animale présentent des passerelles nombreuses mais invisibles dans leur vie spécifiée... La Mort est le couloir obligé des vraies transubstantiations.
Filostène et son Maître (qui ne doit être connu que du prénom "David") travaillent alors en plein bois, toutes les nuits, dans des cavités aménagées en fourneau et laboratoire. La voie humide des Anciens, celle des tombes et des grottes, celle de l'activité pérenne des métaux en voie d'élaboration, sont le seul fil conducteur de nos chercheurs un peu "fous"... Leurs épouses s'en souviennent : les nuits à la maison furent rares sauf en hiver !
Les connaissances accumulées au cours des années cinquante sont décisives. Filostène prit bien sûr connaissance des courants alchimiques français, mais désigna (bien plus tard) la voie humide des Caro comme une voie sans issue décisive, parce que ne faisant pas intervenir les bonnes substances sur les agents nobles désignés (Argent ou Or canoniques).
Ce type de recherche devint graduellement impossible, par la modernité s'installant au coeur des villages dès la fin des années soixante...
Filostène fit plusieurs essais sur la voie sèche telle que balisée par E. CANSELIET et FULCANELLI mais eut la surprise de voir un véritable mur infranchissable se dresser devant sa pratique au niveau du Soufre philosophique, le bouton de retour n'étant jamais celui décrit par Fulcanelli et Canseliet.
Ayant dépensé une grosse partie de ses capacités financières dans ses essais sur la voie humide et sur base de deux manuscrits anglais issus des proches du véritable PHILALETHE, il se restreint alors à cette seule voie avec des essais d'approche de l'incubation séparée du Mercure et du Soufre philosophiques, puis découvre un philosophe de la fin du XVIè siècle du nom de GARIFFANDUS qui exploite des textes de Basile VALENTIN et de PARACELSE qui n'ont probablement jamais été édités dans les deux siècles suivants....
C'est seulement à la fin des années nonante, que j'ai eu le privilège de connaître FILOSTENE et de le fréquenter régulièrement... Vieillissant, je l'ai servi comme "garçon de laboratoire", puis peu à peu comme relation avec la vie extérieure pour diverses démarches.
Il estima, vu son âge et son niveau d'expérimentation (60 ans en 2009 !) qu'il devait tenter le troisième oeuvre par voie humide (entre 15 et 25 mois selon les circonstances !) ailleurs qu'en Belgique, et après avoir de longue durée préparé sa nouvelle installation, s'expatria au Chili (dans le nord du pays) où il démarra l'oeuvre final en avril dernier. La mort en a décidé autrement, mais il mourrut comme il l'espérait, devant son fourneau à l'âge de 85 ans et demi.
Sa veuve, artiste et céramiste, eut une immense abnégation devant l'impérieuse nécessité de l'oeuvre. C'est à elle que reviendront les décisions en matière de publication éventuelle à propos de ses travaux secrets. C'est elle-même qui nous a autorisé de parler au nom de son mari sur ce blog depuis son départ.
Filostène n'a jamais passé une minute devant un ordinateur !
Il m'a chargé récemment d'intervenir en créant ce blog afin de tenter de mettre un peu de tension à propos de certaines mises au point de Fulcanelli et Canseliet qu'il estimait injustes pour les raisons que vous savez désormais (voir les trois premiers articles)....
C'est en prenant connaissance des éléments qui circulaient sur le blog réputé d'ARCHER qu'il me fit la suggestion de rédiger ces articles en guise de préambule à de longues mises au point sur la voie humide, ses difficultés et ses joies.
Afin de lui rendre hommage, je serai peut-être amené à rédiger ces articles, si les notes me reviennent en conformité à ses volontés testamentaires.
Son ami en Alchimie